Settons jamais ? Sait-on jamais…. des fois qu’on frappe, des fois qu’on vienne réclamer sans calmer. Des fois qu’on… On est jamais sûrs de rien….
Depuis quelques années déjà, la vie nomade nous tente. Nous avons commencé par dormir à l’arrache dans la voiture au Hellfest et a germé le fait qu’on pourrait aménager ça bien, pour le faire plus souvent. Le faire mieux, le faire quand on veut. Il a même été question d’investir dans un van ou d’en aménager un. Il a été question de bien des choses. Mais pour le moment, on se contente de notre Corolla branlante en attendant la suite.
Aussi fragile que soit cette coque de fer, elle nous abrite de temps à autre. Et c’est encore elle qui nous a servi de guide et de locomotion jusqu’au lac des Settons. Voici quelques temps que l’on entend ce nom. Recommandé chaudement par divers amis, il nous incombait de le visiter. Et il sera un chouette refuge.
Nous voici donc, taillant les routes de la Côte d’Or en direction de la Nièvre. A la recherche du grand Lac. On serpente entre les petits villages et les plantations de sapin de noël. Entre les petits monts et les fonds de vallée. Jusqu’à ce que s’offre sous nos yeux la belle étendue d’eau. Maintenant que le point est atteint, il faut trouver où se garer pour passer la nuit.
On va se stationner près du barrage, en compagnie de quelques campings-cars. Et nous voilà, montant le campement. Déroulant la chauffeuse et accrochant les rideaux de cartons.
Une fois notre logis mis en place et nos wraps home-made avalés, on s’en va se promener au bord du lac. Il ne fait pas encore trop frais. Le Castor photographie, le Lez’art fait des ricochets. On contemple la lumière sur le lac, les reflets impressionnistes et impressionnants. Entre jonglerie et muguet bleu, entre odeur d’eau et odeur de fleurs.
On rentre s’allonger, se glissant dans les duvets et sous la couette…. C’est qu’il se promet de ne pas faire bien chaud….
Le lendemain, c’est la lumière qui réveille. On commence par un petit déjeuner au bord du lac, avec un panorama magnifique.
Puis on s’en va visiter la maison des Grands Lacs du Morvan, avant de décider d’aller admirer le saut de Gouloux. Le temps se couvre et se gâte. On fait un petit tour à pied, de point de vue en point d’eau. C’est vert sapin, bleu muguet et gris granit. Gris aussi, le ciel qui menace de nous tomber dessus. Une plus longue balade est inenvisageable et nous ne sommes pas équipés. On retourne en bord de lac, histoire de se restaurer.
Le temps à l’abri n’a pas fait évoluer la météo. Alors on prend la route de Château-Chinon, capitale mitterandienne au lendemain d’une élection cauchemardesque. On admire le paysage, tout en réfléchissant aux angles morts de la mondialisation et aux fractures territoriales. La ville elle-même semble d’un autre temps, survivant sur les ruines d’un passé bien passé. C’est mardi, les deux musées sont fermés. On admire les alentours depuis les hauteurs de la ville et un peu de Nicky de Saint Phalle.
On en fait vite le tour. Décision est prise de rejoindre Anost par la route, sur les traces mémorielles du Lez’art. Pour un peu de vieille et de marche…. La route jusqu’à Anost n’est pas la plus simple. Le village n’évoque presque rien, à part le camping en contrebas. La pluie s’intensifie…. On continue à ziz-zaguer de part et d’autre, empruntant des routes plus fines les unes que les autres, à la découverte du paysage, de l’unique, du reculé….. Avant de redescendre vers Dijon, non sans un clin d’oeil à l’ours Pompon de Saulieu….
Un peu plus tard, ce même jour, il neigera à Saulieu….