« C’est pas nous qui sommes à l’Ouest, c’est leur boussole qui est mal réglée »
Bon dans le cas présent, nous étions très à l’Ouest, on pourra difficilement faire plus à l’Ouest si on se base sur le planisphère Europeocentré, à moins d’aller à Hawaï.
Ce voyage s’est effectué dans des conditions un peu particulière : en fait, le Castor allait en formation au Lycée Français de San Francisco et le Lez’art en a profité pour l’accompagner et faire des découvertes la journée. Il y a donc parfois eu de petites redites entre ses journées solos et les soirées duos (voire trio, quatuor ou plus, quand le reste des stagiaires était avec nous). D’où le fait d’opter ici pour une présentation par quartiers plutôt que par chronologie de découvertes.
Nous y sommes allés en février 2024, en semaine pour la majorité du voyage. Nous donnerons quelques précisions de jours dans l’article quand cela nous paraît utile. Alors, que faire à San Francisco en 4 jours ?
San Francisco, avis général
On sort de l’aéroport, il fait 14°. On se retrouve en tshirt, d’un coup on prend 26° de différence avec Ottawa ce qui nous déclenche un immense fou-rire
D’ailleurs, notre avis est lié aux comparaisons que l’on peut faire avec Ottawa, notre maison depuis bientôt deux ans.
L’architecture ici est exceptionnelle, il y a énormément de choses à faire et à voir. La ville est très agréable, on peut s’y promener facilement.
Rencontre avec les pentes caractéristiques de SF : cliché mais vrai. Après Ottawa, nous sommes frappés par le fait que tout était verdoyant, qu’il y avait des fleurs, les rues sentaient bon. Comme une plongée avec trois mois d’avance dans le printemps. La ville a des airs de de jardin, à l’exception du Central Business District. L’ensemble est très agréable. Certaines rues ont un côté chantant « eerie » dû au frottement du câble du cable car à l’intérieur de son fourreau qui est continu même quand ce dernier n’est pas en train de passer.
Le Castor n’a vu les painted Ladies que de nuit, ce qui est un concept intéressant. Le Lez’art les a vues de jour et en vient à la conclusion que ce ne sont pas forcément ni les plus jolies ni les plus remarquables des maisons de la ville.
Plusieurs fois nous nous sommes dit qu’il y avait énormément de monde dans la rue pour se promener, beaucoup de gens qui font du sport, des poussettes…
Nous avons adoré le temps que nous avons passé ici en tant que touristes. La vie nous a semblé plutôt douce et les gens étaient très accueillants.
Admirer le Golden Gate Bridge
C’est évidemment une des images les plus connues de la ville. Le genre de représentations que l’on a déjà en tête avant même d’arriver.
Un peu d’histoire : sa construction a débuté en 1933 et a été achevée en 1937. Conçu par l’ingénieur en chef Joseph Strauss, il mesure environ 2,7 kilomètres de long et enjambe le détroit de Golden Gate, reliant ainsi la ville de San Francisco au comté de Marin (nous étions logés à Mill Valley). Après quelques recherches car on s’est posé plusieurs fois la question, il apparaît que sa couleur distinctive, appelée « International Orange », a été choisie pour des raisons de visibilité, de résistance à la corrosion et d’intégration dans le paysage. Le Golden Gate Bridge était à l’époque de sa construction le pont suspendu le plus long et le plus haut du monde.
Un des meilleurs endroits pour le voir, c’est Battery Spencer, côté « Sausalito ». Le Lez’art a eu beaucoup de chances, il n’y avait quasiment pas de touristes le jeudi midi, c’était très différent le samedi midi quand nous y sommes retournés.
Dans les collines environnantes, la terre est rouge et il y a plein de chemins de randonnées qui longent la côte. Cela rappelle parfois un peu la Bretagne avec une petite végétation de lande.
On peut aussi aller à pied jusqu’au Golden Gate View Point mais qu’il est moins satisfaisant que Battery Spencer car une partie du pont est cachée par la colline de Battery Spencer, même si on voit le pont sous un plus grand angle.
La traversée du pont : c’est une expérience mais pas vraiment agréable, ça reste une autoroute bruyante qui passe à côté, difficile « d’apprécier » la vue… mais on l’a fait.
Le bord de baie, d’Embarcadero aux Piers
C’est par là que nous avons commencé. Nous sommes sortis du métro à Embarcadero dans un soleil de fin d’après-midi. C’était notre premier contact avec la ville, entre les hauts bâtiments du CBD et le côté plus patrimonial d’Embarcadero. Nous avons fait un léger passage dans le bâtiment du tramway qui est désormais un marché couvert qui regorge de restaurants et boutiques de bouche.
On fait un petit tour de Trolley électrique très mignon pour avancer jusqu’à Pier 39, ces trolleys sont vraiment agréables à regarder et les utiliser donne la sensation d’expérimenter le passé (on est loin des métros ultra modernes et fluides).
Pier 39, est un point incontournable mais qui doit être bien moins tolérable en période de grande fréquentation touristique. Ça a un côté foire avec ces magasins de souvenirs et ces boutiques qui vendent de la nourriture. Il y a une boutique que le Castor n’avait vu qu’à Soho (Londres) jusque là : une boutique pour les gauchers, avec de nombreux objets du quotidien dont l’objectif est de faciliter la vie des gauchers.
Globalement, on s’est dit que cela ressemblait par certains côtés à Niagara Falls.
On a pu voir des lions de mer qui se prélassaient au soleil couchant, avec le Golden Gate Bridge en fond.
De là, on a un aperçu sur Alcatraz, on a voulu visiter la prison le vendredi soir mais nous n’avions pas réservé de billets et il n’y avait plus de place (il en restait la veille). Visiblement en période touristique, il est conseillé de réserver plusieurs mois à l’avance.
Côté nourriture, on a dégusté une clam chowder chez Boudin (soupe de « palourde ») dans un sour dough (un bol en miche de pain) sur Fisherman’s wharf. Est-ce que l’on aime les fruits de mer à la base ? Pas vraiment. Est-ce que c’était bon ? Ça passe. Est-ce que l’on est les mieux placés pour dire si c’était bon ? Pas du tout. La présentation dans du pain est chouette.
Le coin est très actif avec beaucoup de restaurants, boutiques de bonbons , le musée Tussaud local….. C’est très axé tourisme et divertissement, on est loin du sentiment de l’authentique.
Le Lez’art a profité du Musée Mécanique, une salle d’arcade un peu particulière. L’entrée y est gratuite, par contre en dehors de regarder les machines si on veut les utiliser, c’est entre 25cts (la majorité) et 5$ pour les plus grosses. Ce sont des machines d’arcades qui datent de 1900 jusqu’aux années 80-90. A ce moment là, le musée était peu fréquenté, principalement des parents et des grands parents qui emmènent les enfants s’amuser. Petit côté burlesque et nostalgique, évoquant le musée des Arts Forains de Paris avec une ambiance musicale fantasque : pas de musique en soi dans la salle mais on entend résonner les dioramas, les pianos mécaniques, les bandes musicales des jeux quand ils sont utilisés. On peut facilement y passer deux heures.
Se promener dans cet endroit du front de mer de San Francisco est agréable. Il y a une piste cyclable. Il y à la fois des gens qui travaillent (les quais sont fonctionnels), mais aussi beaucoup de gens qui se promènent, qui font leur footing, des couples, des familles. C’est vivant.
En poussant un peu plus, on peut arriver jusqu’au Palace of the Fine Arts. Un mercredi midi de février sous la pluie, il n’y avait personne. Ce qui donne à toute cette atmosphère un aspect très romantique. Ces ruines totalement « fausses » où des plantes luxuriantes s’accrochent aux bâtiments qui se reflètent dans les flaques. Construit en 1915 pour l’Exposition internationale de Panama-Pacific, le palais est le seul bâtiment restant de cette exposition conçu par l’architecte Bernard Maybeck dans le syle de l’architecture néo-classique.
On peut aussi partir vers la station Powell and Hyde qui est une station de cable. Malgré les multiples avertissements sur de nombreux blogs de voyage, il y avait peu de touristes : un mercredi midi de février cet endroit était désert.
Le quartier Hippie
Le quartier Haight-Ashbury à San Francisco est célèbre pour avoir été le berceau du mouvement hippie dans les années 1960, lieu de rassemblement pour les jeunes artistes, musiciens, poètes et activistes qui ont façonné le mouvement. La musique jouait un rôle central dans la culture hippie, avec des groupes comme le Grateful Dead ou Jefferson Airplane qui ont émergé de la scène musicale de Haight-Ashbury.
Le Castor l’a visité en compagnie de ses collègues en soirée, et le Lez’art le matin. Clairement de nos deux expériences, c’est celle du Castor qui est probablement la plus parlante, les magasins étaient ouverts et la rue un peu animée.
La face un peu sombre de la zone, c’est la pauvreté, la toxicomanie et les problèmes de santé mentale visibles parmi ceux qui errent dans la rue. La face riante, ce sont ces boutiques colorées de vêtements excentriques ou de seconde main, les magasins d’aliments biologiques, de musique, les quelques galeries d’arts, les façades peintes, les jolies maisons victoriennes comme celles de Jannis Joplin (qui est à vendre d’ailleurs) ou du Grateful Dead.
On avait dans les oreilles la playlist concoctée pour l’occasion suite aux conseils de PsychOut qui nous a accompagnée pendant tout le voyage mais qui prenait une autre saveur ici.
C’est un quartier à faire, même si le sentiment général c’est celui d’arriver après l’apogée, dans un quartier qui est probablement l’ombre de ce qu’il fût. L’esthétique reste belle mais je crois que si on cherche l’ambiance initiale, elle n’est plus vraiment là et le quartier s’est embourgeoisé.
Le Castro
Le quartier du Castro à San Francisco est devenu un centre de la communauté LGBTQ+ à partir des années 1960. Il a été le théâtre de nombreux événements marquants de l’histoire de la lutte pour les droits des homosexuels, notamment les émeutes de la taverne Compton en 1966 et la campagne électorale de Harvey Milk en 1977. C’est à cet endroit qu’aurait été adopté le drapeau Arc en Ciel.
C’est évident : la fierté Queer est partout. La première fois que le Lez’art l’a visité c’était le matin, or c’est un quartier qui semble très tourné vers la fête pour ses deux rues principales. La promenade au moment des livraisons et des nettoyages n’est peut être pas la meilleure . Les gens sont souriants, parlent spontanément. N’importe quel type de boutique adopte de manière totalement libre des esthétiques qui seraient ailleurs taboues. Le Lez’art s’est également rendu au Pink triangle Memorial. Le samedi soir lors de la seconde visite, c’était bien plus vivant : à la tombée de la nuit, il y avait du monde dans les rues qui se dirigeaient vers les bars. Les magasins étaient ouverts, on pouvait voir également la diversité des magasins plus ou moins artisanaux ou de production locale. Maintenant, ce n’était pas blindé de monde non plus même s’il y avait plus de touristes que le jeudi matin.
Le quartier de Mission
Le Lez’art se promène avec l’intention de passer par 18th Street car il y a une petite maison dont les Franciscanais se foutent complètement mais qui est bleue et adossée à la colline. Ceux qui vivent là ont en effet jeté la clef, il y a un digicode.
Puis c’est le début d’un autre monde, direction le quartier Mission qui tire son nom de la Mission San Francisco de Asís, plus communément appelée Mission Dolores, fondée en 1776.
Le Lez’art visite la zone entre la rue Valencia et la rue Mission On parle plus l’espagnol que l’anglais. Les gens sont dehors, il y a des musiciens dans les bars à la terrasse, c’est plus vivant, moins huppé que les autres quartiers visités à San Francisco. Plus populaire aussi. Les jeunes à moto pétaradent. On ressent un peu de suspicion vis-à-vis des touristes.
Il y a deux petites allées piétonnes entre Valencia et Mission qui sont connues pour être couvertes de tags à la gloire de la différence, des pays opprimés, des combats humanitaires, des femmes, de Georges Floyd, de la Palestine, ou des Native American. Les plus célèbres sont Clarion Alley, Sycamore St et Balmy Alley.
Là aussi, il y a deux faces très différentes dans ce quartier. Côté Valencia : les beaux côtés de l’Amérique hispanique, les balcons en fer forgé, les bistros et restaurants propres, les galeries d’art. Côté Mission : on ressent une certaine pauvreté, avec des bâtiments délabrés ou barrés par des planches, plein de restes de marché sur le sol.
On a mangé dans une Taqueria pour peu cher quelques quesadillas, des tacos, des nachos et du guacamole. C’était bon et généreux pour prix. Le Castor a goûté une Agua Fresca à l’ananas et le Lez’art une bière Mexicaine au goût malté proche de la Adel Scott.
Du Golden Gate Park aux Twin Peaks en passant par le quartier Sunset
Golden Gate Park est un très grand parc aux multiples influences. Comme nous sommes en février, certains végétaux sont encore en mode hivernal comme la roseraie. Il y a beaucoup de gens qui font du jogging.
Le Lez’art visite le jardin japonais très joli mais qui coûte 15$ l’entrée pour les non résidents (gratuit entre 9h et 10h trois jours par semaine). Il en profite pour déguster des dango et boire un Hojicha.
Il y a dans ce parc le jardin botanique qui est payant également (gratuit le second mardi de chaque mois, sinon 14$ à partir de 9h) mais qui a l’air beaucoup plus grand.
Se trouvent également dans cette zone le De Young Museum en face de l’Académie des Sciences de Californie (payants eux aussi). A cet endroit, on ressent réellement le contraste entre la présence manifeste d’un hiver (les platanes ont perdu leurs feuilles sur cette esplanade où se trouve une scène musicale) et les palmiers et les buissons en fleurs. Beaucoup plus de monde dont des scolaires et des familles.
A 44$ pour l’Académie des sciences et 32$ pour le De Young Museum, le choix est fait d’éviter les musées pour plutôt découvrir la ville à pied.
Direction le Shakespeare Garden. C’est tout petit, il n’y pas grand-chose, c’est mignon mais ça prend vraiment peu de temps à visiter.
En dehors de cela, le parc est couvert de grands arbres dont de grands pins. C’est encore un parc qui n’est pas encore totalement fait pour les piétons car il est traversé de routes où les voitures passent. Peu de passages piétons, le trottoir disparaît parfois complémentent.
Prèspetite île faite d’une colline bordée par une rivière artificielle où naviguent des visiteurs en barque, les canards se jettent vers le premier humain qui passe. Certaines choses sont universelles.
C’est un parc immense, difficile à visiter en totalité en une seule fois.
Se promener dans cette ville est agréable. Par exemple dans le quartier Sunset, purement résidentiel et qui donne sur le pacifique. Ici on peut facilement observer que la ville ondule, car toutes les maisons colorées ont la même hauteur. On peut prendre le goût de la ville en profitant des jolis jardins et des jolies façades.
C’est à cet endroit que se trouvent les escaliers mosaïques : le premier est le « hidden mosaic steps » (15th ave et Kirkham St) puis vient le « mosaic steps » (16th ave et Moraga St). Les escaliers déjà présents ont été transformés en une œuvre d’art communautaire colorée. Le projet de mosaïque a été initié en 2003 par des artistes locaux : Aileen Barr et Colette Crutcher, avec la collaboration de nombreux bénévoles du quartier. Les escaliers sont composés de milliers de morceaux de carreaux de céramique, de miroirs et de verre coloré représentant de nombreux thèmes comme des motifs floraux, des paysages et des motifs abstraits Une fois en haut, on arrive à une petite enclave où le bruit de la ville est étouffé. Plein de maisons semi modernes qui ont cependant gardé des éléments californiens, coquetteries colorées, grilles sur les portes et porches. C’est un très joli quartier moderne mais cohérent avec le reste la ville. Quand on se retourne, on a une vue sur l’océan, c’est un endroit parfait pour voir un coucher de soleil.
Une fois le jardin de plantes succulentes environnant admiré , on peut monter continuer les efforts, arriver plus haut après des marches en bois sans intérêt pour atteindre le sommet de la colline Moraga qui offre une belle vue sur le Golden Gate Park, le Golden Gate Bridge, le CBD, les quais, le Pacifique et tout le Sunset District. Le seul endroit où la vue est bouchée c’est vers l’Est avec la colline où il y a la Sutro Tower et les Twin Peaks
Se promener ici, c’est déambuler dans un ensemble de rues très pentues. Globalement il n’y a pas beaucoup de piétons à SF mais ceux qui le sont sont doivent avoir de bonnes jambes.
Pour continuer à voir de jolis points de vue si le ciel est dégagé, direction Twin Peaks.
Ces deux collines très rapprochées et complètement chauves sont plus facile à gravir qu’imaginé. La vue est époustouflante, à quasi 360° sur la ville. Il y avait principalement des locaux, des rdvs amoureux et des sportifs qui passaient par là. Il est 17h, trop tôt pour un coucher de soleil mais le point de vue est superbe.
De Lombard St à Chinatown
Après l’échec de la visite d’Alactraz faute d’anticipation (ne sachant pas l’heure de fin du stage du Castor chaque soir, difficile de se projeter), nous nous dirigeons à pied vers la Coït Tower, une tour emblématique située sur Telegraph Hill. Elle a été construite en 1933 et est célèbre pour ses fresques murales intérieures qui représentent la vie en Californie pendant la Grande Dépression.
Les petites marches pour y monter sont plus intéressantes que la tour, il y a de jolis petits jardins, une superbe vue. Une fois arrivé en haut, ce n’est pas le meilleur point de vue car il y a beaucoup d’arbres. Cette montée nous permet d’embrayer ensuite sur la rue Lombard, rue iconique vue maintes fois en photo et qui est… un peu décevante à 17h au mois de février : ni fleurs, ni lumière. On pense qu’il vaut mieux revenir plus tôt (le matin) et au printemps.
De là, on peut remonter Colombus St, pleine de restaurants et de bonnes odeurs de café qui s’échappent de partout. Pas de doute, c’est un quartier italien.
Au croisement de Colombus St et Broadway St se situe une sculpture qui s’illumine le soir : « Language of the Birds » et le musée de la Beat Generation. La Beat Generation était un mouvement littéraire et culturel qui a émergé à San Francisco dans les années 1950. Les écrivains comme Jack Kerouac, Allen Ginsberg et William S. Burroughs rejetaient les normes sociales et culturelles de l’époque, prônant la spontanéité, l’expérience directe et la liberté d’expression. Le Lez’art voulait visiter le musée mais il est fermé le mardi et le mercredi (8$ l’entrée). Nous sommes revenus plus tard pour visiter la librairie « City Lights » (le fondateur de Shakespeare and Co à Paris est un ami du fondateur de cette libraire), une très belle librairie foisonnantes d’oeuvres diverses (avec un grand nombre d’oeuvres d’auteurs « de gauche », ce qui est très surprenant pour les Etats-Unis).
De là, Chinatown est au coin de la rue. Nous avons débuté la visite de Chinatown à la nuit tombante : énormément de boutiques de petits souvenirs chinois, des restaurants, des boutiques de thé. C’était le moment du nouvel an lunaire. Les lumières sont allumées. Des jeunes et des vieux jettent des pétards en plein milieu de la rue rivalisant d’explosions, de rubans de mitraillettes pour finir par carrément tirer un très long feu d’artifice de qualité professionnelle sur la rue sans interrompre le traffic . Les peintures murales sont très jolies mais la porte décevante. Le Chinatown de San Francisco est l’un des quartiers chinois les plus anciens. Fondé en 1848, ce quartier avait connu une croissance rapide avec l’arrivée de travailleurs chinois venus pendant la ruée vers l’or en Californie. Le quartier a une histoire complexe, miroir de l’histoire des migrants chinois aux USA : il a connu des périodes de discrimination et de violence, notamment lors des lois d’exclusion chinoises aux États-Unis.
Nous avons mangé au Great Eastern restaurant, bondé en ce temps de nouvel an lunaire : on déguste des dimsums, du porc à l’aigre douce, du poulet cajou, du riz à la cantonaise…. c’était bon. Et cela faisait une éternité que nous n’avions pas mangé de cuisine chinoise. On était entourés de familles chinoises qui nous semblent être locales, venues en grand nombre pour le nouvel an.
Après cette pause on remonte Chinatown et on va se prendre une bière dans une autre rue au Tupelo, dans une ambiance plus italienne cette fois. On boit des IPA West Coast pour faire bon ton, en terrasse à 22h, avec vue sur le feu d’artifice dans une ambiance musicale très sympathique.
Le CBD
Une petite plongée dans le Central Business District qui ressemble pas mal à… tous les CBD : il fait plus frais que le reste de la ville, à l’ombre, une atmosphère plus froide, des hommes en costume pressés. Tout est plus cher, il y a plein de chaînes de café pour injecter le fuel nécessaire à la gestion du stress. Quelques bâtiments ont des sommets néo gothiques ou style renaissance mais bien moins qu’à New-York. Il.y a aussi quelques rues fermées dans lesquelles se retrouvent des arbres, des fleurs, des bancs, ouvertes aux voitures mais principalement piétonnes. Des lieux de vie qu’on avait pas retrouvé à Wall St.
Là, le Lez’art a pris un repas « Smoothie avocat » pour quelques calories supplémentaires pour continuer l’aventure. A Rome, faisons comme les Romains !
Japan Town
Japantown, à San Francisco est l’un des trois plus grands quartiers japonais restants aux États-Unis. Fondé au début du 20e siècle, plein de restaurants japonais, de magasins spécialisés, de jardins japonais et de temples bouddhistes, c’était forcément une destination pour nous !
Nous avons fait le mall, plein de magasins dont beaucoup étaient fermés ou en train de fermer vu l’heure « tardive » (18h30). Il y a là une très jolie libraire avec énormément de merchandising Ghibli et un grand choix de mangas en VO et VE.
Dans le Mall, la décoration intérieure plutôt jolie type japon ancien, il y a beaucoup de restaurants différents dont certains chefs cuisiniers sur plaques Teppanyaki..
Nous sommes venus là deux soirs de suite, et avons mangé deux fois dans le même restaurant : le Kushi Tsuru, à deux puis à 5. Nous avons mangé des Californian Maki pour la blague, des udons, des somens, bu un très bon saké (ozeki nigori), des tempuras, des korokke… bref, on a très bien mangé !
Muir Woods
Il va être très difficile de décrire ce moment, parce que Muir Woods, c’est surtout une odeur. Muir Woods est un parc national fondé en 1908, célèbre pour ses séquoias géants, parmi les plus grands arbres du monde. L’entrée coûte 15$
La route pour y aller est super belle, elle serpente entre les collines et alterne entre les espaces à la végétation basse et les grands arbres.
Une fois arrivés dans Muir Woods, l’odeur est indescriptible, une odeur jamais sentie jusque-là. On est entourés des séquoias gigantesques, qui forment une canopé où se glissent quelques rayons de soleil en cette fin de matinée. Il y a pas mal d’humidité dans la forêt. Les couleurs sont chaudes, oscillant entre le rouge et le marron foncés. Cela nous évoque à raison la lune d’Endor, « Ewok-land ». D’ailleurs Lukas a tiré le nom de ses peluches de la première Nation qui vivait là : les Miwoks.
La forêt est très aménagée, on se déplace sur des pontons de bois qui évitent que les touristes ne sortent des sentiers battus pour abîmer la nature. Il y a d’autres sentiers de randonnée moins aménagés que nous n’avons pas faits.
Nous avons pris un café dans la boutique locale afin de prolonger le moment au milieu des arbres. Le Castor est repartie de là avec plein de bougies et d’encens « Muir Woods » pour essayer de garder l’odeur.
On nous avait prévenu que se rendre à Muir Woods en Uber était possible, en repartir était plus difficile, tant la couverture réseau est aléatoire. Il y a bien un bus qui en repart mais il faut gravir toute la colline pour remonter à l’arrêt… Mais par chance, le Castor captait avec Free donc nous avons pu reprendre un uber pour rentrer au centre « ville » de Mill Valley, où nous avons mangé une pizza et bu des bières au soleil, dans une ambiance très familiale. Difficile de se croire en février !
Se déplacer
Nous étions logés de l’autre côté de la baie. Pour se rendre à San Francisco et en revenir, nous avons alterné les Uber et le système de bus.
Nous aller jusqu’à notre hôtel, il fallait absolument que nous passions par le système de transport « Clipper », qui est le système de transport qui va au delà de la ville. Il faut payer un péage pour traverser le Golden Gate, donc les transports même en bus nous ont coûté cher. C’est une tarification au trajet, on badge à l’entrée et à la sortie du bus.
Clipper ne possède pas de forfait jour ou semaine.
L’autre système de transport est le système « Muni », qui n’est valable que dans les limites de San Francisco. A l’inverse, il propose des pass 24h et sa tarification est plus intéressante. Le cable car nécessite un billet à part, certains pass « Muni » comprennent un illimité cable car.
La carte Clipper fonctionne sur les bus « Muni » mais pas l’inverse. En somme, si vous avez besoin de quitter les limites de la ville, vous devez prendre Clipper, si vous restez dedans, vous n’aurez besoin que de Muni.
Le « métro » local est le BART, qui fonctionne également avec la carte Clipper.
De manière surprenante, les bus se rendant de l’autre côté de la baie sont peu fréquents et s’arrêtent assez tôt en soirée. Ce sont plutôt des bus à destination des travailleurs qui font la traversée du Golden Gate, pas des touristes comme nous qui veulent s’éterniser le soir. Pour plus de flexibilité et quand nous étions nombreux à nous déplacer en même temps, nous avons visé les Ubers qui nous faisaient gagner un temps considérable au regard de notre planning parfois contraint.
Conclusion
San Fransisco est une ville avec énormément de choses à offrir. Février est une superbe période pour la visite, la météo y est déjà clémente et il y a vraiment peu de touristes. On peut l’aborder à pieds ou en transports en commun. Et il faut compter pas moins de 4 ou 5 jours à bonne allure pour en voir les points essentiels sans visiter de musées.
[…] ceux qui préfèrent les versions vidéos, un petit résumé de notre City Trip même si notre article est bien plus […]