Durée du séjour : 1 jour et 1 nuit
Pour la halte :
Une autre étape sans lieu de bivouac, nous avons été accueillis par une amie à Brest et nous avons donc dormi dans un lit, en dehors de notre voiture.
Pour la culture : Le musée de la fraise de Plougastel – la presqu’île et l’embouchure de l’Elorn – le Port de Brest.
Plougastel, c’est le pays des fraises. C’est des souvenirs d’enfance de ces petits miracles rouges et sucrés qui sont arrivés dans de grandes cagettes au milieu d’une grange bretonne, alors que le Castor était en train de jouer.
Les fraises, c’est une histoire d’amour sur le temps long et aujourd’hui encore même si elles viennent plus souvent de Labergement que de Plougastel, elles sont synonyme de plaisirs gustatifs sous de multiples formes….
Il fallait donc aller voir le pays de la fraise, car on ne le connaissait que de nom. Et visiter le musée de la fraise et du patrimoine.
Tout d’abord, on y est accueillis par une fraise géante et surtout par une barquette de fraises au guichet. Cela commence bien.
Le musée détaille le développement puis l’expansion de la culture de la fraise, qui prend le relais de celle du lin et permettra à la commune de devenir une des plus prospère du pays. On parle ici des diverses variétés de fraises cultivées au fil des siècles en commençant par la fraise blanche du Chili, mais l’on donne aussi la parole à des cultivateurs de fraise et sont abordés les défis économiques du passé comme les défis écologiques de l’avenir liés à la culture de ce petit fruit.
Mais le musée ne se centre pas uniquement sur la question des fraises. Il aborde également tout le patrimoine de Plougastel : les costumes aux couleurs vives, les traditions comme celle du Breuriez (initialement nom des organisations sociales de la presqu’île, puis par dérivation nom des rites annuels parmi lesquels gwezen an anaon: l’arbre des trépassés) ou encore les mariages collectifs mais aussi l’agencement des intérieurs. Et nous de comprendre que les bretons ne dormaient pas allongés car c’est la position des morts, mais plutôt en chien de fusil ou assis dans des lits clos. On prend également encore plus conscience du poids des traditions chrétiennes mais également de la difficulté de commercer avec Brest quand l’immense l’Elorn ne comptait qu’un seul bac et qu’il fallait rejoindre la ville par la mer…
C’est un agréable musée pour qui veut s’intéresser au patrimoine et à l’histoire de la presqu’île.
On se promène un peu au centre-ville pour quelques achats et l’on en profite pour jeter un œil au calvaire monumental qui se situe au pied de l’église. Il compte de très nombreuses statues qui présentent des scènes bibliques, et les panneaux installés au pied des différentes faces permettent de mieux comprendre les scènes.
Nous décidons ensuite de reprendre la voiture pour aller voir d’autres coins de la presqu’île. Car Plougastel-Daoulas compte en fait de nombreux petits hameaux dispersés sur tout son territoire. Nous irons donc jeter un oeil à la chapelle de la Fontaine Blanche, entourée de ses hortensias bleus et roses dans un décor tout à fait typique, mais symbole d’un syncrétisme religieux omniprésent en Bretagne: La chapelle est construite sur une fontaine druidique.
Puis nous nous dirigeons vers la pointe de Kerdeniel, tout près du fort de l’Armorique. Le soleil cogne dur mais nous restons un peu là, à observer la mer assis sur un banc, les jumelles pour nous aider à mieux voir les voiliers ou les vedettes qui fendent l’eau pour se diriger vers l’Iroise. On aperçoit au loin le Ménez-Hom, et on disserte sur les souvenirs du Lézart avec une météo bien moins bleue dans le passé que dans le présent. Là-bas, le mont sauvage garde les souvenirs d’une formidable tempête qui parvint presque à emporter le Lezart, alors enfant, avec un Kway en guise de voilure, dans une randonnée sur la lande déchainée.
On déambule ensuite dans les petites, très petites, toutes petites routes qui mène à la pointe de l’Armorique, jusqu’à se retrouver coincés par la fin du chemin. Et l’on prend ensuite la route vers le port du Caro, où nous observerons Brest sur l’autre rive en déambulant le long de la plage de galets.
Brest est d’ailleurs notre prochaine direction. Nous continuons notre trajet à travers les petits hameaux de la presqu’île jusqu’au pont de l’Iroise et au port de Brest. Arrivés près de la criée de Brest, on se dirige vers le comptoir Irlandais pour acheter des gâteaux ( Digestives Biscuits pour le Lezart, Oatcakes pour le Castor) dans la perspective des randonnées à venir. On félicite la personne qui tient la caisse, car ce Comptoir Irlandais est vraiment très très bien achalandé comparé à ceux que nous avons l’habitude de fréquenter. Et il nous explique qu’il s’agit en fait du tout premier Comptoir Irlandais, que la chaîne a été fondée ici. Le port bénéficiait alors d’une forte présence irlandaise. Tout s’explique. Et l’on regrette un peu de ne pouvoir faire de grandes réserves car il y a là pas mal de nos coup de cœur alimentaires, grand amateurs que nous sommes de la gastronomie irlandaise et britannique (oui ça existe, cessons d’être mauvaise langue et chauvins !)
Après un repas sur le port en bonne compagnie, on arpente les quais : d’abord la criée vide de vendeurs mais où se tiennent quelques pêcheurs. On observe le retour de la Recouvrance à l’amarre puis l’on découvre le port du Château qui n’existait pas encore dans l’enfance du Castor. On discute souvenirs des jeudis du port et de la compagnie maritime qui mène à Ouessant.
La tête dans les mémoires d’hier….
Pour les papilles :
Les fraises achetées en barquette au primeur au pied de l’église de Plougastel. Parce qu’elles étaient bonnes, parce que c’était l’endroit et surtout le moment.
La crêperie Ker Tanguy qui sert de bonnes crêpes et un bon cidre du pays de Cornouailles
Le Comptoir Irlandais de Brest pour toute la gastronomie irlandaise et britannique.
Le fournil de Guipavas (miam miam miam) pour ses crêpes de froment à emporter dont la qualité ne s’est pas démentie en plus de 13 ans et qui furent les meilleures « crêpes natures » à emporter que nous avons goûté de tout le voyage.
Pour les oreilles :
Sur la Fosse au boulot, de Tri Yann
Vent de Brest, de Kaerphilly
Brest bombezet, de Wig a Wag
Guerre, Guerre, Vente, Vent, de Tri Yann
Pour l’esprit :
La légende de la ville d’Ys, supposément située dans la Cornouaille bretonne.