Deux visites complémentaires : la sucrerie (fermée et transformée en musée) de Beauport et la Rhumerie Longueteau.
La sucrerie de Beauport se situe à Saint Louis (Grande-Terre). Pour s’y rendre depuis Baie-Mahault (notre villégiature), on traverse les champs de canne à perte de vue, sur des petites routes qui font traverser des villages aux jolies maisons.
On arrive à Beauport à 16h et CLAIREMENT c’était beaucoup trop tard pour la masse de choses à lire/écouter/voir sur place. Nous n’avons pas eu le temps de terminer notre visite (fermeture à 17h30) donc moralité : prévoir du temps.
On présente là divers aspects de la canne à sucre :
– d’une part comment on la cultive et on la récolte, comment on la transporte et la transforme.
– Le modèle économique de la plantation, puis sa transformation relative à la fin de l’esclavage
– les difficultés de la filière sucrière guadeloupéenne, les raisons de son effondrement
– le fonctionnement d’une plantation sucrière au moment de l’esclavage avec reconstitution d’une maison de maître
– un peu d’histoire locale avec une expo ayant pour objet la dernière éruption de la Soufrière, les évacuations et les polémiques liées à la gestion de l’éruption.
Le tout prenant place sur le site d’une ancienne sucrerie détruite par une tempête en 1989 et dont certains bâtiments sont laissés à l’état de friche industrielle.
On peut également faire un petit tour en train (quand on arrive à l’heure) à travers les plantations.
Notre grand regret c’est de n’avoir pas pu terminer cette visite. Cependant en arrivant à cette heure tardive il n’y avait presque personne d’autre sur le site et nous avions toute tranquillité.
A posteriori et après avoir visité la sucrerie, les jolies maisons en hauteur aperçues sur la route à l’aller sont des survivances des maisons de maître placées en hauteur pour surveiller les esclaves dans les plantations. Cela donne un autre goût à la beauté des bâtiments une fois qu’on le sait.
La Rhumerie Longueteau n’était pas notre destination initiale. En descendant de la Soufrière nous avions ambitionné de retourner à Basse-Terre, déjà visitée, pour se rendre à la Rhumerie Bologne. Sauf qu’elle ne se visite que le matin. En arrivant à 15h c’est un peu compliqué.
Donc nous nous sommes « rabattus » sur Longueteau car elle était sur notre route du retour, à Capesterre Belle Eau.
Bien nous en a pris !
C’est une visite guidée, et l’on arrive sous un soleil de plomb alors que la visite précédente vient de partir. Qu’à cela ne tienne, il y a dégustation à la boutique.
Et nous avons dégusté, jusqu’à la visite guidée suivante.
Nota : Le Castor est une amatrice de Rhum blanc agricole depuis la Guyane, le Lézart ne peut plus en boire depuis qu’il en a goûté un très mauvais il y a dix ans et que ça l’a rendu malade.
Nous avons pu déguster les rhums Longueteau et les rhums Karukera (la canne est la même, mais Karukera n’est pas agriculteur, ils fabriquent leur rhum sans faire pousser leur canne qui est cultivée par Longueteau).
Des rhums parcelles ( c’est à dire des rhums qui ont été faits uniquement avec la canne provenant d’une seule parcelle et pas d’un mélange, à la façon des climats de Bourgogne ce qui nous parle beaucoup),des rhums de canne bleue ou de canne rouge, des rhums vieux, des arrangés, de la crème de rhum.
On repart avec une belle addition !
On fait ensuite la visite : le guide est vraiment top. On nous explique l’histoire de la maison, de la culture de la canne, des expériences qui sont menées sur ce domaine (traditionnellement la canne est replantée à intervalles réguliers, ils ont testé de la garder plus longtemps façon « vieilles vignes » voir si ça faisait un meilleur rhum et moralité ce n’est pas bon !), les données économiques du rhum, la volonté de faire de l’image du « rhum agricole » un rhum de marque et les problèmes liés à l’augmentation des taxes par la métropole qui va mécaniquement faire augmenter le prix du rhum et détourner les Guadeloupéen du rhum local.
Nous avons vu le processus de fabrication, la maison d’habitation (de l’extérieur) et le verger où poussent les fruits pour faire les rhums arrangés.
Le guide a précisé à de nombreuses reprises que la famille Longueteau n’est pas esclavagiste puisque le domaine a été racheté par cette famille après la fin de l’esclavage. Cependant, son premier propriétaire était esclavagiste.
Bilan :
Les deux visites sont complémentaires mais il est difficile de les faire dans la même journée (l’un est au nord de Grande-Terre, l’autre sur Basse-Terre).
Très intéressant pour comprendre l’économie de la Guadeloupe.
Les Rhums Longueteau et Karukera valent le détour et ils sont très généreux sur la dégustation (gratuite et sans obligation d’achat).
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