Pointe à Pitre a été notre premier contact avec la Guadeloupe. Nous sommes arrivés sur place lors des « jours gras », la veille du mercredi des cendres. Et nous avons tenté d’assister au « brulé Vaval » ce fameux mercredi des cendres mais les informations que nous avons trouvé sur internet et auprès des locaux ne mentionnaient pas d’heure et nous n’avons pas assisté aux déboulés et à la mise au bucher de l’effigie.
Notre première impression de PtP se fait donc dans une ville « fermée », puisque le mercredi des cendres est un jour férié. Ce qui donne une autre image de la ville.
Point « Comparaison avec la Guyane »
Nota du Castor : j’essaie autant que possible d’éviter régulièrement cette comparaison parce que même si les deux territoires sont des DROMCOM, ce processus de réflexion n’est pas toujours pertinent mais là, ce sont les seules références dont je dispose pour pouvoir m’expliquer sans juger sur des bases purement métropolitaines qui clairement ne sont pas comparables.
Cela ne ressemble pas du tout à Cayenne. Cela me fait un effet beaucoup plus délabré. Rédiger cette partie de l’article est un peu compliqué, je ne veux pas donner la sensation de faire la blanche qui donne des leçons ou des bons points.
J’ai simplement l’impression (partagée avec le Lézart) que la réfection des bâtiments n’est clairement pas le point central sur lequel les autorités locales ont axé les financements publics.
C’est dommage, parce qu’il y a vraiment de très beaux bâtiments qui se délitent et visiblement il y a beaucoup d’incendies.
Paradoxalement, ce côté « délabré » est dépaysant. Nous nous sommes promenés longuement dans le centre de PtP plutôt vide en ce jour férié, ce qui renforçait un peu ce sentiment d’abandon.
Nous avons dégusté là nos premières glaces du voyage, chez Youyoute (où nous retournerons deux fois à St Anne) et c’était un délice. Des parfums exquis et dépaysant pour les métropolitains que nous sommes. Et ce cornet maison…
Nous sommes ensuite revenus deux fois à Ptp.
Nous avons visité le MACTe, le mémorial consacré à l’esclavage et aux questions liées à l’abolition et aux traces de l’esclavage dans le monde actuel.
Le bâtiment est ultra moderne en comparaison de ce qui l’entoure, ce qui en fait un peu un ovni mais esthétiquement on a trouvé ça plutôt chouette.
Conseil : couvrez vous, il fait plutôt froid à l’intérieur.
Il y a une exposition permanente, accessible pour le prix de 15€ pour les adultes (plein tarif), 10€ en tarif réduit et pour les 3 à 12 ans 5€. Il est interdit de prendre des photos à l’intérieur et l’on doit laisser sacs et affaires dans un casier à l’entrée.
La visite est longue (nous avons mis environ 4h uniquement pour l’expo permanente).
Cependant, nous n’avons pas vu ces 4h passer. La muséographie est très moderne, on vous prête un casque « autonome », c’est à dire que les explications se déclenchent seules quand on passe à côté de tel ou tel espace. On alterne les panneaux, les cartes, les objets, les reconstitutions et les salles qui vous plongent dans divers aspects des questions traitées.
C’est une expérience remuante, pour de nombreuses raisons. Elle force les métropolitains que nous sommes à une introspection certaine, et certaines salles sont « dures » (après, bien moins que la réalité qu’elles dépeignent, il faut savoir raison garder).
Ce qui est également très intéressant avec ce musée, c’est qu’il ne s’arrête pas aux questions d’esclavage (ou à l’abolition disons). Il interroge également les conséquence d’une telle période sur les sociétés actuelles, sur la Guadeloupe de nos jours, ses habitants, leurs représentations etc.
Cela permet également d’envisager un peu différemment ce que l’on voit dehors le reste de notre séjour.
C’est un incontournable, parce que la Guadeloupe s’envisage un tout petit peu mieux après ça.
Nous avons ensuite fait le marché du samedi matin. C’était une toute autre ambiance que le premier jour ! Rues bondées, beaucoup d’animation, de la musique, des chants. Des odeurs différentes aussi.
Nous avons vu la fin du marché au poisson, avec des thons énormes et des poissons perroquets. C’est un sentiment étrange, l’odeur, l’effet un peu repoussoir de ces animaux morts exposés mais dont on peut admirer la taille, la brillance des écailles. Et ces dames qui achètent leur poisson et qui semblent parfaitement capable de détecter si celui-ci est bon, et qui savent ce qu’elles vont en faire.
Le marché aux fruits et légumes est également impressionnant. Nous avons pu acheter du manioc, des bananes plantains, des mangues, des maracujas, des avocats pour le guacamole et de l’ananas. Et du corossol aussi. Nous avons fait une véritable cure de fruit ! Les bananes plantains c’est tellement bon ! Nous avons également goûté les pommes d’eau et les bananes figues.
Un petit tour sur le marché aux épices, plus tourné vers les touristes et qui vend également des rhums arrangés. On voit d’ailleurs déambuler dans les rues les « croisiéristes », descendus de leurs gigantesques paquebots que l’on a vu stationnés au port et qui profitent de leurs deux heures de quartier libre en ville pour faire un tour.
Nous avons mangé des accras sur la place, ce n’était pas donné et ce ne sont pas les meilleurs que nous ayons mangés.
Bilan :
A découvrir le samedi matin lors du marché, plus animé et probablement plus proche de la réalité de la ville que la première image que nous en avons eu.
Mangez des glaces chez Youyoute, elles sont vraiment très bonnes.
Le MACTe est clairement un incontournable.