Il se trouve que le temps passe – passe -passe ( et beaucoup de choses ont changé….). Il se trouve que l’Union Européenne donne la gratuité d’un certain nombre de musées à ceux qui ont l’honneur de la jeunesse. Jusqu’au couperet. Jusqu’à ce que sonnent les 26 coups ( impossible n’est pas insoumis).
Et le Lez’art s’avançait lentement, un jour à la fois, mais bien sûrement, vers son 26è anniversaire. Il fallait donc profiter des ors et des secrets de la capitale tant que sa carte d’identité ne lui faisait pas passer le rubicon des cotisants.
(Le Castor étant immunisée contre le vieillissement par la magie du « Pass Education » qui offre la gratuité ad vitam tant qu’elle enfile l’artefact magique » Costume de Hussard Noir de la République »).
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Nous partîmes donc à la fraîche, un samedi matin d’avril, sac sur le dos, en direction de l’arrêt de bus de ville le plus proche de notre « repère ». Nous avions pesé pour et contre (pas longtemps, on l’avoue) et avions décidé que notre transport jusqu’à la capitale se ferait par le biais des « bus Macron ». Ah si on avait su (mais c’est un autre débat). Car si le Castor se débrouille honorablement en terme de conduite parisienne sans GPS et sans insultes, le prix de l’essence + péage + stationnement à Paris avait de quoi faire peur et ne tenait pas un instant la comparaison face au trajet de bus.
Le seul problème, c’est que comme pour le train ou l’avion, on dépend d’horaires que l’on ne choisit pas et cela induit un stress certain et pas mal de fatigue. Mais nous étions prêts à y consentir.
Nous voilà donc dans la gare de Dijon-Ville alors qu’il fait plutôt froid. Le bus vert arrive, on grimpe et hop. C’est parti pour les 4h de bus les plus longues… non c’est pas vrai ( cf notre voyage retour de Barcelone). L’arrivée se fait Porte Maillot. Ce qui ne nous arrange que très moyennement. Car nous sommes logés métro Alexandre Dumas, sur la ligne 2 pour les connaisseurs, près du père Lachaise pour les morts. Et l’on traverse donc la quasi intégralité de la ligne 2 pour arriver à notre logement. Un joli petit 50m2 rue des Pyrénées, proche de toutes commodités et franchement c’est bien pratique.
On déguste nos sandwichs et on re-saute dans le métro direction… Le Louvre. Ah, les touristes de bas-étage qui visitent le Premier Musée du Monde. Alors qu’ils y sont allés au moins 15 fois. Mais là, on a décidé de faire ‘les coins qu’on a jamais fait’. Et cela commence donc par les Antiquités Egyptiennes. Car, si le Castor a déjà visité l’endroit quand elle était en sixième, ce n’est pas le cas du Lez’art.
Sauf que…..
Sauf qu’on est pas les seuls à avoir eu l’idée de visiter le Louvre le samedi de Pâque. On est même loin d’être les seuls. Il y a une file à en faire pâlir d’envie le Space Mountain (mais le Louvre c’est gratuit…pour le moment). Alors on prend notre mal en patience, en découvrant dans le froid les statues qui entourent la cour et l’architecture des ailes. Quand, enfin, on pénètre la pyramide pour le contrôle de sécurité, on constate la foule dense qui se masse dans le sous-sol…. et on s’y fond. Rendez-vous avec le Sphinx. Il y a foule aussi dans ces couloirs, alors que l’on espérait secrètement qu’ils aillent tous admirer le sourire de Mona Lisa.
C’est une collection fleuve, on y est d’abord saisis par les traces de l’administratif égyptien. Chaque vente y est consignée sur un petit bout de papyrus. Les merveilles du début de l’écriture…. De nombreuses traces d’écriture différentes. On est ensuite surpris par la finesse des sculpture, la qualité des amulettes miniatures ou encore le gigantisme des statues qui ornaient un temps l’entrée de temples qui devaient être encore plus imposants. On découvre les bijoux et les poteries, mais également les armes…… Mais essentiellement des « bouts de murs », récupérés par les archéologues. Pas facile de ranger dans une pochette un texte gravé dans la pierre !
Puis l’on s’interroge un peu sur la pertinence de la présence des ces oeuvres en France. On a un peu de honte à se dire que l’on a pillé les trésors historiques d’une nation pour remplir les sous-sols du Louvre. C’est quand même pas très agréable pour les Egyptiens de voir leurs trésors être valorisés si loin de leurs terres (de leurs sables ? )
L’apothéose de notre mini-nausée est liée à nos contemporains. Si vous n’avez jamais visité cette aile, sachez qu’une pièce abrite un nombre conséquent de sarcophages. Or, pour rappeler -> sarcophage = cercueil. Ce qui n’a pas l’air de traverser l’esprit de 99% des personnes dans la pièces, qui prennent des selfies avec des duck-face ou se roulent des galoches devant les reliques. ( … vous feriez ça un enterrement ? ). Bref, rien de solennel dans la présence de nos contemporains. Et l’on sort de la salle, un peu dépités, pour aller admirer le mobilier funéraire et le Livre des Morts. Ainsi qu’un magnifique décor de plafond représentant la voute céleste avec les constellations des différents panthéons de l’époque.
L’étage des collections égyptiennes n’est plus organisé par « thème » mais de manière chronologique. Ça donne un peu la sensation d’un fourre-tout monumental. On s’aperçoit qu’au néolithique les Egyptiens semblent plus avancés que les hommes qui vivaient en Europe ( en témoignent les dessins, sculptures et les outils).
La fatigue commence à se faire sentir, on a commencé tôt et la surcharge d’informations dans nos cerveaux commence à créer un bourrage. On se fait pousser vers la sortie après un détour dans les collections d’objets d’Art où l’on a aperçu une parure de l’Impératrice Marie-Louise.
Retour métro, il faut maintenant trouver à se ravitailler. Car si nous avons décidé de louer un Airbnb, c’est également pour faire des économies, en mangeant à l’appart de temps à autre. Après des courses mémorables ( soit on ne trouvait rien, soit on avait peur de trop prendre et de ne pas consommer…) on remonte à l’appartement, fourbus ! Un repas – douche plus tard, on s’écroule dans le lit….